par Derek Hudson
Patti Smith, Paris 2008, par Derek Hudson,
Au cours de la dernière semaine d'avril 2008, Michel Philippot, rédacteur en chef de la rubrique "M" du magazine Le Monde, m'a appelé pour me dire : "Celle-ci est spécialement pour toi".
Quelques jours plus tard, je me suis retrouvé dans le sous-sol bétonné de la Fondation Cartier, boulevard Raspail, à Paris, en train de monter un fond gris tourterelle éclairé par des flashs de parapluie. Loin de mon lieu de prédilection, mais quand le sujet est Patti Smith, on ne pose pas de questions.
Accompagnée de l'inévitable personne chargée des relations publiques dont la seule tâche semblait être de limiter le temps précieux que j'avais avec Patti, le sujet le plus agréable que l'on puisse souhaiter. Vêtue de la tête aux pieds d'un pardessus noir usé et rayonnante d'une oreille à l'autre, elle portait dans une main un appareil photo pliable Polaroid Land, un compagnon constant avec lequel elle avait travaillé pendant son séjour à Paris.
Click-Flash, Click-Flash, une image après l'autre se gravait sur le film Tri-X. À peine avais-je terminé 12 expositions du dos de la pellicule que le PR m'a fait savoir que c'était suffisant.
Patti et moi nous sommes regardées d'un air interrogateur et j'ai protesté en disant que nous venions à peine de nous échauffer. "Vous avez encore 5 minutes et c'est tout", a dit la PR. Je n'ai rien dit dans l'espoir qu'elle soit appelée par une autre affaire.
Elle ne l'a pas été, mais j'ai alors demandé à Patti de tenir son Polaroïd en l'air pour lui donner quelque chose à faire avec ses bras - toujours un bon plan quand l'occasion se présente.
Nous avons continué à parler pendant chaque prise de vue pour éviter les interruptions indésirables. Trois cassettes plus tard, nous avons terminé. La séance entière a duré moins de 25 minutes du début à la fin, soit 20 minutes de plus que ce qui est autorisé pour la plupart des séances avec des "célébrités".
Merci Patti Smith, vous êtes une légende absolue.
